Seleka, anti-balaka et compagnie : les quatre maléfiques
Si le mal centrafricain est politique, il n’est nul doute que les forces armées impliquées et véritables jouets aux mains des pouvoirs du nord, n’apportent rien de fantastique à la crise qui broie ce petit pays perdu au cœur du continent noir.
De la Seleka au Sangaris en passant par les Anti-balaka ou la MISCA, le Centrafrique est otage d’un jeu politique sponsorisé par l’occident.
Séléka ou l’effondrement d’un système politique
Inutile de le rappeler, l’accession au pouvoir de la coalition rebelle Seleka au pouvoir laisse bien de sombres taches indélébiles tant dans le système socio-politique que militaire de la République centrafricaine. Par son leader politique Michel Djotodia, cet ensemble de groupes rebelles et d’opposants au régime déchu de Bozizé s’est mis à dos, l’ensemble de la couche sociale centrafricaine. D’abord par l’accomplissement en bande organisé de pillages des biens privés que publics de la nation, par le manque d’autorité de son leader et par l’exercice d’un système de terreur sur les groupes jugés hostiles au régime. La Seleka a occasionné pour un Centrafrique déjà fragile, la chute des institutions nationales, la fuite des cadres vers d’autres pays comme le Cameroun ou le Congo et la dégradation des valeurs morales d’un pays fondé sur des bases de laïcité. La déclaration de Abakar Sabone, très médiatisé et très contesté par la même occasion qui lui a valu sa place de conseiller à la Présidence de la République semble une des raisons cachées de la prise de pouvoir de la Séléka le 24 mars 2013. Accusé non pas à tort, il est maintenant judicieux de le dire, la suite à Ziguele, Tiangaye et compagnie a renversé le pouvoir du 15 mars pour prôner la division d’un Centrafrique malgré tout riche de son peuple hétérogène.
Encore faut-il le rappeler que les sombres intentions de l’immature couche politique centrafricaine ont permis depuis l’accession à l’indépendance de maintenir dans un cercle infernal ce pays béni des dieux. En cinquante et quatre (54) ans d’indépendance et sept (7) Républiques pseudo démocratiques, le pays aura connu cinq (5) coups d’État et une régression socio-politique constatée à chacun de ces malheureux évènements… La Séléka peut être dernière du malheur centrafricain avant la renaissance d’une véritable couche politique ne pouvait faire mieux.
Anti-balaka, la révolte populaire détournée
Face à la barbarie du nouveau maître des lieux, la population exaspérée voit naitre de ses entrailles une envie de défendre ses valeurs morales et physiques… Des groupes d’auto-défenses naissent. Seuls bémols, les politiques s’y mêlent, la révolte qui se voulait alors populaire tourne au drame et le peuple se fait porter le chapeau du génocidaire. Parti du nord-ouest, région d’origine du déchu Bozizé sucre à la bouche des dirigeants du régime Seleka, les révoltés dit anti-balaka sont très vite prises en otage sous des mains politiques qui dirigent désormais ce groupe hostile au régime de Djotodia et poussent à commettre au même titre que la Seleka, l’une des pires tueries que le Centrafrique n’ait jamais connu. Le 5 décembre 2013, plus d’un millier de personnes sont atrocement exécutées en moins de 10 jours au nom de la ‘’religion’’.
Misca, l’observateur aveugle de l’Afrique centrale
Ils sont là, voient tout sauf que… Si on pouvait parler du contingent tchadien qui s’est illustré par tous les moyens dans ce désormais conflit sous régional, dira-t-on que l’ampleur qu’il n’y plus en Afrique central personne qui ne soit impliqué dans cette histoire. Petite piqure de rappel, dans la prise du pouvoir de la Seleka, la sécurisation et l’évacuation des ressortissants tchadiens, l’une des colonies à être visée par les acteurs des événements du 5 décembre causant des pertes humaines et matérielle, tout ce qui est tchadien a été et est mal vu en Centrafrique, pour faute, Idriss Deby Itno a promis aux lendemains du rapatriement de ces compatriotes, de s’en prendre à tous ceux qui s’en sont pris aux tchadiens en Centrafrique.
Sangaris, on aurait souhaité un lion à la place de ce papillon
Maurice un ami humoriste le disait en blaguant que le nom choisi pour cette opération lui faisant un peu marrer : Comment faire tomber un dur comme la séléka par un si léger invertébré ? Moi j’aurai souhaité un lion à la place de ce papillon. Aujourd’hui, je suis d’accord avec lui que la France, prend légèrement le conflit centrafricain. Sinon comment expliquer que ce groupe de Séléka, mal équipé, mal organisé ne soit pas maitriser par les plus qu’officiels, mille (1000) soldats de l’armée française et ceux de la Misca ? Si ce n’est pour d’autres fins, l’armée française sur place en Centrafrique assiste impuissante au massacre de la population. Elle attend, attend et attend…
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