Les Paysans Centrafricains offrent un asile doré à Kémi Seba

18 septembre 2017

Les Paysans Centrafricains offrent un asile doré à Kémi Seba

Front Anti CFA en Centrafrique
Photo de famille des manifestants du 16 septembre à Sao

Sur le front anti-CFA, l’ONG Urgence Panafricaniste et l’Association des Paysans Centrafricains s’unissent contre la monnaie coloniale en Afrique et invitent le leader du mouvement à rejoindre la capitale centrafricaine. C’est au cours d’une conférence avec la population organisée simultanément avec d’autres rassemblements autour du retrait des pays de la zone franc que le ton a été donné.

Alors que de nombreuses villes d’Afrique et du monde se sont levées pour dénoncer le mécanisme colonial du franc CFA, une rencontre d’information avec la population s’est déroulée aux bords du fleuve Oubangui devant un public diversifié, venu des quatre coins de Bangui. Initialement prévu à Bimbo, ville périphérique de la capitale centrafricaine, le rassemblement mondiale anti-CFA du 16 septembre lancée par l’ONG Urgence Panafricaniste s’est finalement tenue dans le 7ème arrondissement de Bangui, dans les locaux de l’Association des Paysans Centrafricains, où environs 200 personnes se sont réunies.

Bida Koyagbélé, président du mouvement Kité et de l’Association des Paysans Centrafricains, populaire dans le milieu anti-oligarchie française pour avoir refusé en 2015, la main de l’ambassadeur français Charles Malinas –pour dénoncer l’implication de la France dans la crise en RCA -, a devant l’assistance, invité l’activiste Stélio Gilles Robert Capo Chichi, alias Kémi Séba, à venir s’installer en République centrafricaine : « Kémi Seba est un fils d’Afrique. Si d’autres le chassent de chez eux, nous lui offrons la terre et l’hospitalité dont il a besoin pour mener à bien le combat qui est aussi le vôtre ». Le polémiste franco-béninois, expulsé du Sénégal où il a brulé un billet de 5000 francs CFA en forme de protestation en août dernier, devra bénéficier d’un hectare de terre arable et d’une demeure au bord du fleuve Oubangui dans le village Sao, a expliqué Jéhu Komboko, coordonnateur de l’APC.

Plusieurs activistes et membres de la société civile centrafricaine ont fait le déplacement pour rejoindre le rassemblement et « marquer l’adhésion de la jeunesse à cette lutte de toute une génération », a assuré le rappeur Azouka, de l’Organisation des Jeunes Leaders de Demain. Les rangs du désormais très célèbre front anti-CFA, dont l’objectif sur le long terme est de sortir définitivement de la zone CFA, se serrent. L’organisation devra compter les jours prochains l’arrivée de nouveaux résistants unis pour la cause.

Pour l’ONG Urgence Panafricaniste, le rassemblement du 16 septembre est la première d’une longue liste d’activités de sensibilisation, d’information et de formation adressées à la population dans le but d’éclairer sur la question du très controversé francs CFA. « Il est de notre devoir d’informer le peuple du danger que représente cette monnaie de servitude et d’en appeler à l’adhésion de tous les africains et amis de l’Afrique à rejoindre le mouvement » a martelé le représentant de l’organisation en Centrafrique.

Le débat autour du retrait des pays de la zone CFA atteint la République centrafricaine, alors qu’une crise politique et sécuritaire met à mal ce pays dont l’économie s’est renforcée de 4,5% en 2016, essentiellement grâce aux aides internationales.

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