Centrafrique : à chacun son coup d’Etat

30 août 2013

Centrafrique : à chacun son coup d’Etat

Dit-on qu’un peuple malheureux fait de grands artistes ? Si tel est le cas, l’art de gouverner devrait naître dans le rang des malheureuses victimes faites par les mains des politiques centrafricains. Si tel est vraiment le cas avec tout ce qu’on vit, l’artiste qui devra gouverner les jours prochains de mon pays serait déjà né.

Monument du libérateur
Monument du libérateur Bangui

J’ai entendu dire qu’en Centrafrique il serait facile de prendre le pouvoir ? Qu’il suffirait juste de s’allier avec une nation militairement plus forte pour fomenter un coup d’Etat ? Avec tous ces followers , amis et likers que j’ai sur les réseaux sociaux, je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas le mien ? Enfin, j’ai décidé de faire un coup d’Etat comme tous ces politiques centrafricains pour ‘’sortir mon peuple de la souffrance’’. A chacun donc son coup d’Etat, moi j’ai décidé de faire le mien via mon blog et ‘’Sauver le peuple’’  des dents de ces politiques affamés. Appelez-moi désormais Monsieur le Président, en attendant que je ne sois comme eux, élu par acclamation…

Mon premier discours à la patrie

Messieurs et dames de la mauvaise gouvernance votre mascarade a tant duré.

Si pendant cinquante et trois ans, le peuple s’est tu et vous a laissé faire, c’est parce qu’il n’y avait personne pour défendre sa cause.

Messieurs et dames de la mauvaise gouvernance, nous sommes en 2013 et le monde est témoin de vos manœuvres. Une voix s’élève du camp du peuple pour enfin vous dire NON, sur tous les lieux NON.

Messieurs et dames de la politique hypocrite, c’est du camp du peuple que l’inspiration de ces mots, a lieu et vous demande de rendre le pouvoir à ce peuple martyrisé, battu et violé.

C’est au nom de cette jeunesse, tuée à Boy-rabe, Boeing et aux quatre coins de la République centrafricaine que cet écrit s’adresse à vous.

Attristé par vos comportements inhumains, par les tueries répétitives, par votre silence complice, par votre manque de respect à l’égard du peuple ;

Motivé par le fait que le peuple représente 99% et que vos camps divisés de politiques opportunistes se disputent encore les 1% ;

Convaincu que l’avenir du peuple ne se décide que par le peuple lui-même,

Messieurs et dames de la mauvaise gouvernance, que vous soyez du camp des traitres des lendemains des indépendances, que vous soyez du camp des hommes qui n’acquièrent le pouvoir que par les armes, que vous soyez du camp de ceux qui se taisent pour remplir leurs ventres avec le sang du peuple, l’heure est venu de comprendre que le temps de vos manèges est révolu.

Nous reprenons le pouvoir que nous vous avions confié et que par ingratitude, par égoïsme et par fourberies, vous avez retourné pour faire de nous vos plats préférés, épicés de nos sangs, sueurs et larmes.

Ce discours s’adresse à cette génération débile qui n’a donné à son peuple, aucune identité culturelle, aucune armée, aucun avenir.

Ces paroles représentent notre défense contre ceux qui font du peuple, les cibles de leurs armes.

Ces mots interprètent la douleur que nous ressentons quand, nos sangs remplissent vos barils de vin. Ces mots sont notre identité perdue à la cause de vos querelles impubères.

Nous sommes :

la fille et le fils de Yassi et de Kossi, la nièce et le neveu de Karinou et de Béko, nous avons appris à lire et à écrire à l’école Saint Charles et au CEG de Boda, de Mongoumba et de Kabo nous avons des cousins et cousines qui s’appellent Djamal, Mariam, Bilal ou Alima nous sommes nés à Yaloké, Zinga et Bandoro et nous avons grandi à N’délé, Sido et Grimari. Aujourd’hui, pour vos intérêts égoïstes, notre diversité culturelle et la richesse de nos terres risquent bien fort de ne pas nous profiter et ne profiteront pas et nos enfants.

Pour ne point nous laisser faire, nous avons décidés de prendre le pouvoir.

Politiques hypocrites, nous vous reprenons ce qui nous appartient.

Que nous reste t-il si vous avez pris la dignité à nos mères, sœurs et femmes ?

Que nous reste t-il si la présence des hommes ne compte pas plus que celui de l’animal de compagnie ?

Que nous reste t-il si à cause de vos armes, les routes de l’école sont fermées ?

Politiques vaincus, vos intérêts égoïstes sont certes protégés et soutenus par vos associés venus de partout, ceux qui vous cachent chez eux sont au même titre que vous, nos pires ennemis.

Messieurs et dames de la mauvaise gouvernance, vos 1% sont dés lors effacés et vous ne représentez aucune force, aucune menace contre l’unité du peuple qui travaille pour sa dignité.

Vous pensiez, vous succéder ainsi et faire de nous vos éternels esclaves ?

Jamais !

Nous prenons le pouvoir, sans être comme vous des marionnettes, mais les maîtres de nos destins, car la mort, vous nous aviez déjà fait voir, la souffrance, elle est notre quotidien et nous ne reculerons devant rien.

Nous prenons le pouvoir, ici, sur nos blogs, dans nos groupes et dans nos villes et villages,  par la force des mots, par la motivation de donner un avenir meilleur à nos enfants.

Nous faisons parler les murs qui ont entendus tous vos manèges. Ils avaient des oreilles, nous leur donnons aujourd’hui la parole. Nous sommes partout dans les places publiques, nous nous formons en communauté des sauveurs de la patrie. Car notre seule arme est la parole et l’accomplissement des actes salvateurs en faveur de notre peuple.

Nous prenons le pouvoir en refusant de participer à vos plans diaboliques.

Nous refusons tout  ce qui vient de vous pour protester contre votre trahison.

Politiques hypocrites, avec nous l’avenir du peuple se décide par lui-même.

Peuple libre, les rues sont désormais notre siège, les places publiques sont désormais nos lits, les murs nous servent désormais de porte voix.

Ils ont la télévision, la radio et les presses. Nous avons les blogs, les réseaux sociaux et les murs dans nos rues.

Peuple libre, le pouvoir nous appartient.

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